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Les zones hauturières en Méditerranée Nord-Occidentale sont intéressantes pour observer l’impact du forçage climatique et anthropique sur : 1) la circulation des masses d’eau en relation avec la formation d’eaux denses, 2) la production biologique et l’export de matière associée (nutritifs, éléments majeurs C, N, Si), 3) l’acidification et la séquestration du carbone anthropique, 4) la biodiversité et 5) la variabilité des apports atmosphériques sur la pompe biologique du CO2. Dans ce contexte, la stratégie d’observation long terme permet de déceler les anomalies saisonnières et interannuelles mais aussi les variations décennales affectant ces zones hauturières.
Cette région subit une succession de scenarios hydrodynamiques (mélange hivernal, stratification estivale) conduisant à un contraste très marqué entre les conditions hivernales de mélange vertical et de mésotrophie (voir oligotrophie), la floraison printanière du phytoplancton, et les conditions estivales de stratification et d’oligotrophie. Tous ces processus physiques et biogéochimiques sont représentatifs de ce que l’on peut observer dans l’océan mondial. De ce fait, la Méditerranée nord-occidentale est souvent considérée comme un modèle approximatif de l’océan mondial.
La stratégie des 3 suivis mensuels s’appuie sur les atouts logistiques et scientifiques complémentaires (présence des bouées de Météo-France et mouillages DYFAMED/BOUSSOLE et ANTARES/ALBATROSS à proximité). Ces 3 sites constituent un réseau fournissant des séries temporelles de références couvrant les grands gradients hydrologiques de la Méditerranée nord-occidentale. La cohérence spatiale est assurée par les lignes gliders et les radars HF. Ces suivis sont atout considérable pour les mouillages en Méditerranée nord-occidentale puisqu’en plus de servir de référence par rapport aux données des capteurs autonomes (qui peuvent dériver dans le temps), ils permettent un échantillonnage régulier par profil (T, S, O2, fluorescence, imagerie zooplancton) et un échantillonnage d’eau de mer sur 12 niveaux. Ces échantillons sont ensuite analysés en laboratoire pour obtenir des informations complémentaires aux mesures autonomes (nutriments, variables des carbonates, chlorophylle-a, collecte de zooplancton, bactéries/virus, pigments).
Les 3 sites d’observation mensuelle complétés par le réseau annuel grande-échelle MOOSE-GE permettent une caractérisation hydrologique fine sur la verticale, et des prélèvements d’eau pour les analyses biogéochimiques (sels nutritifs, carbone inorganique dissous, oxygène dissous, chlorophylle, communautés biologiques). Avec 20-40km d’espacement, les stations CTD du réseau MOOSE-GE ne résolvent pas la méso-échelle. En revanche, avec une échelle de bassin de l’ordre de 400km, cette résolution permet d’avoir une description des propriétés des différentes masses d’eaux (AW, LIW/WIW, WMDW) avec une bonne dizaine de points par radiale, ce qui résout l’écoulement de grande échelle associe au dôme des isopycnes centre sur la zone de convection profonde dans cette région.
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