L’influence des bassins fluviaux sur la zone côtière et la zone du large des mers fermées comme la Méditerranée a été reconnue depuis le début des années 1970 comme un facteur clé des bilans biogéochimiques au sein des sédiments et de la colonne d’eau. Les premières études ont mis en évidence la grande hétérogénéité des rivières de la Méditerranée en termes de ruissellement des eaux, de décharge de sédiments et de flux d’éléments nutritifs associés, principalement en raison de la grande variabilité climatique de cette région, des conditions d’utilisation des sols et des facteurs socio-économiques. Les apports d’eau douce par les rivières pourraient avoir considérablement diminués au cours des cinquante dernières années sous l’effet conjugué du changement climatique et utilisation accrue des ressources en eau.
Le Rhône est le plus grand fleuve méditerranéen en termes de débit et son inclusion dans MOOSE est obligatoire. Les rivières Tet, Orb, Hérault, Aude et Agly sont des rivières considérées comme représentatives du bassin méditerranéen et échantillonnées de manière homogène afin d’améliorer la quantification des débits fluviaux dans le golfe du Lion.
Dans ce contexte, le réseau MOOSE a mis en place un échantillonnage sur différents fleuves et rivières représentatifs. Le choix des sites tient compte de la disponibilité des séries de mesures et d’observations historiques.
L’objectif est de rassembler des séries chronologiques à long terme de débits fluviaux (i) pour mettre en évidence les différences et les similitudes passées et présentes dans l’évolution des fleuves méditerranéens au niveau régional, (ii) pour relier ces changements à l’évolution de la pression anthropique et du climat, et (iii) évaluer les impacts potentiels de ces rivières sur l’état trophique et d’autres propriétés écosystémiques des zones côtières adjacentes et au large.